Tuez-les tous...- Serge RAFFY

 Ce qu'en dit l'éditeur :
Qui est la « dame blanche », Joconde cathare à l’éblouissante beauté, dont le gisant du XIIIe siècle vient d’être retrouvé dans la crypte de l’hôtel des chevaliers de Saint-Jean, à Toulouse ?
Qui a assassiné les douze inconnus découverts, enterrés non loin d’elle autour d’une statue de chat ? Quel rapport ces meurtres ont-ils avec celui d’un imam joueur de rugby ?
Quelle secte secrète semble s’intéresser de près aux travaux du groupe d’archéologues en quête de la sépulture de Raymond VI, comte de Toulouse, grand protecteur des hérétiques, excommunié par Rome, dont les ossements n’ont jamais été retrouvés ? Giulia d’Arusio, chercheuse italienne, en voulant répondre à ces questions, va connaître l’enfer.
Ombres de l’Inquisition, meurtres sacrificiels, mysticisme, bûchers… des ruines de Montségur à la Catalogne, Serge Raffy se révèle, avec ce grand thriller ésotérique où se mêlent aventures, énigme policière, vengeance religieuse, suspense et Histoire, comme un des nouveaux maîtres du genre.

 
Mon avis :
Comment dire ? j’en ai lu des polars ésotériques ou historiques depuis une dizaine d’années, j’en ai plus de 130 sur les étagères de ma bibliothèque ! Autant dire que si je suis mordue, je commence aussi à connaître le sujet et à repérer les ficelles…sans compter qu’à force, j’en ai lu de bien meilleurs que d’autres !
Et là, franchement…bof, très bof, archi bof ! Ce qu'on nous vend en 4ème de couverture est prometteur mais "grand thriller" et "nouveau maître du genre" me paraissent carrément usurpés !!

J'ai refermé le livre en me demandant pourquoi je l’avais acheté. Au départ parce que ça parlait de cathares, d’une découverte archéologique :l’héroïne de l’histoire tente de décrypter l’histoire d’une noble dame dont on a retrouvé le tombeau entouré de cadavres de bébés et d’enfants). Il en est de moins en moins question au fil du livre jusqu’à ne plus l’évoquer du tout. En effet, par hasard (et en moins de deux jours), notre héroïne met la main sur le tombeau de Raymond VI (et le squelette dedans !) qu’aucun historien n’a réussi à localiser depuis le XIVème siècle, et évidemment, de façon si simple que c’en est ahurissant. La fin est encore plus stupéfiante, ça s’arrête net sur un événement important.

(le catafalque de la "dame blanche" dans la crypte de l'Hôtel des Chevaliers de St Jean de Jérusalem à Toulouse)


L’auteur nous laisse là, sur le flanc, sans explications. A croire que le « suspens » n’est ménagé (bien maladroitement) que pour nous signifier qu’il y aura un tome 2 ! Ce n’est apparemment pas prévu (http://www.ladepeche.fr/article/2014/04/20/1866953-serge-raffy-sang-toulouse-coule-toujours-veines.html) – et c’est peut-être aussi bien ! J’ai ri d’ailleurs en lisant cet article qui évoque la réflexion sur les intégrismes et les dérives de la société, ça n’est pas vraiment le cas : indiquer « le flic machin se disait que le monde foutait le camp » n’est pas pour moi une réflexion !
Et c’est dommage parce le bouquin est écrit gros, n’a finalement pas tant de pages (350 avec les remerciements) que ça…Il y avait à mon avis moyen de développer plus (et mieux) certains passages.

J’ai détesté la façon dont l’auteur situe ses scènes « la rue Machin, à l’angle de l’avenue Truc, dans le quartier Bidule, au nord de Toulouse etc… », ça donne l’impression qu’il a voulu remplir 3 lignes de texte avec des précisions géographiques inutiles à l’intrigue ou qu’il essaie de nous persuader qu’il connaît la ville….Bonjour Serge MAPPY ;o)


On a droit à tout un tas de poncifs : l’héroïne chante Nougaro, les platanes centenaires au-dessus du Canal du Midi qui projettent leurs ombres immuables (deux fois dans le roman, ça fait beaucoup !), les champs de violettes, les briques roses de la ville dans presque chaque description des rues…même l’abbé Saunière de Rennes-le-Château fait un p’tit coucou et Otto Rahn avec ses vikings aryens…
Là j’ai eu l’impression qu’il s’était contenté de collecter tout ce qui avait déjà été dit sur les cathares pour coller ça dans son bouquin. Il fait référence à des spécialistes du catharisme, qu’évidemment il énumère (ça gagne 2 lignes de manuscrit !) et il oublie René Nelli qui fait figure de référence au même titre qu’Anne Brenon et qui a été professeur d’ethnographie méridionale à la faculté des lettres de l'Université de Toulouse ; c’est d’autant plus dommage que le roman se déroule dans cette ville…

Il y a des « 3 » qui se baladent au milieu du texte page 227, et le pompon, la faute d’orthographe qui tue : « un toit en taule ondulée »……sic ! On dit « tôle », non ?
On remet ça page 350 avec les "occitanTs" (là, je dis, BRAVO !) 
Un peu léger pour un rédac’chef d’un grand journal ! J’ai appris ses fonctions après ma lecture (j’en ai été d’autant plus choquée !) et qu’il avait en outre écrit sur quelques hommes politiques et quelques scandales politico-financiers, L’éditeur précise « Un auteur au style nerveux, rompu à la mise en tension que nécessite la relation d’une enquête, et qui sait la rendre vivante et vibrante. ». Ah bon ?
En cherchant d'autres avis sur la toile, je n'ai trouvé que de gentils commentaires écrits par de gentils journalistes dont certains sont presque dithyrambiques (faut pas pousser ! y en a qui doivent se dire que ça fait bien de flatter un rédac'chef...).

Bref, sacrée déception !

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