Si rien ne bouge - Hélène GAUDY


éd Actes Sud - 128 pages
Ce qu'en dit l'éditeur :
Nina et ses parents ont invité une adolescente défavorisée, Sabine, à partager leurs vacances
d’été. L’invitée, qui entraîne Nina dans des jeux dangereux, va rapidement perturber le séjour familial et les bons sentiments des parents. Un roman cruel à la précision hautement poétique

4ème de couverture :
Ils viennent ici depuis des années. Une maison cachée dans la pinède d'une île méditerranéenne où rien ne semble disposé à changer. Comme si le temps ne passait pas. Comme si Nina, l'enfant unique de la famille, était vouée à ne jamais grandir.
cet été-là, pour la première fois, Nina a de la compagnie : ses parents ont invité Sabine, une adolescente sans gêne ni charme qui l'entraîne dans son orbite. De virées nocturnes en échappées sur les plages, de plus en plus indifférentes au monde, les filles s'exercent à des jeux féroces. Le temps d'un séjour écrasé de soleil, avec la mer pour seule limite, Nina joue à quitter l'enfance et tente de se défaire du regard des autres.
De sa plume attentive et précise, à laquelle n'échappe aucun des multiples riens qui annoncent l'orage, Hélène GAUDY ausculte l'âge cruel des métamorphoses et des fuites.

Née en 1979 à Paris, Hélène Gaudy a étudié à l’École 
supérieure des arts décoratifs de Strasbourg. Elle a signé
trois romans : Vues sur la mer (2006, 2e sélection du 
prix Médicis), Si rien ne bouge (Le Rouergue, 2009) et
Plein hiver (Actes Sud, 2014).
Ce que j'en ai pensé :
C'est la quatrième de couverture qui m'a attirée, et ce roman que je croyais être le récit d'un apprentissage, du passage de l'enfance à l'adolescence, s'est révélé être un (presque) thriller psychologique. 
Le huis-clos de cette famille bourgeoise qui accueille une ado défavorisée glisse doucement dans une violence sourde, baignée dans les non-dits, dans la provocation et les rapports de force. Et le final, détonnant, s'achève lui-aussi sur une sorte de mystère, une situation ambiguë...
J'ai d'abord cru que l'intrigue ne m'emporterait pas tant le rythme de la narration, et le style (mais quelle est cette nouvelle mode, cette fâcheuse manie, de faire succéder des adjectifs sans les alterner par des virgules ? Le souffle s'y perd, la lecture doit être reprise pour comprendre la phrase alors que le procédé narratif semble induire une accélération...je déteste ça !) m'agaçaient un brin. Et voila que l'ambiance l'emporte, le malaise se diffuse, et que je me prends au jeu. La tension monte d'un cran à chaque page, les profils psychologiques se dessinent plus précisément, et la fin, cruelle, est inéluctable. Il était temps de chasser ce loup de la bergerie...

Le titre de ce roman fait clairement référence à une de mes chansons préférées de Noir Désir (et éponyme) :
 Regarde là-bas
Au bout de mon doigt
Si rien ne bouge
Le ciel devient rouge

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