La cache - Christophe BOLTANSKI

éd Stock - collection "La bleue" 
parution 19 août 2015
344 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :
« Nous avions peur. De tout, de rien, des autres, de nous-mêmes. De la petite comme de la grande histoire. Des honnêtes gens qui, selon les circonstances, peuvent se muer en criminels. De la réversibilité des hommes et de la vie. Du pire, car il est toujours sûr. Cette appréhension, ma famille me l’a transmise très tôt, presque à la naissance. »
Que se passe-t-il quand on tête au biberon à la fois le génie et les névroses d’une famille pas comme les autres, les Boltanski ? Que se passe-t-il quand un grand-père qui se pensait bien français, mais voilà la guerre qui arrive, doit se cacher des siens, chez lui, en plein Paris, dans un « entredeux », comme un clandestin ? Quel est l’héritage de la peur, mais aussi de l’excentricité, du talent et de la liberté bohème ? Comment transmet-on le secret familial, le noyau d’ombre qui aurait pu tout engloutir ?
La Cache est le roman-vrai des Boltanski, une plongée dans les arcanes de la création, une éducation insolite « Rue-de-Grenelle », de la Seconde Guerre mondiale à aujourd’hui. Et la révélation d’un auteur.


Christophe Boltanski,  né en 1962, est grand reporter à L’Obs depuis 2007 après avoir été  correspondant pendant presque dix ans pour Libération.  Il est également l'auteur avec Jihan el-Tahri de Les Sept vies de Yasser Arafat (Grasset, 1997), avec Farah Mebarki, de Bethléem, 2000 ans de passion (Tallandier, 2000) et, avec Eric Aeschimann, de Chirac d’Arabie (Grasset, 2006).  La Cache est son premier roman.

Ce que j'en ai pensé :
Quel roman étonnant ! Il s'agit plutôt d'un récit, autobiographique pour partie, mais essentiellement attaché à retrouver et comprendre les fils d'une histoire familiale assez peu ordinaire. 

L'auteur nous invite à croiser tous les personnages fascinants de son arbre généalogique, dans un enchevêtrement de fausses identités, de dates de naissance falsifiées, de patronyme peut-être mal orthographié, d'adoptions mystérieuses. Une galerie étrange de personnages presque farfelus (surréalistes) : une grand-mère victime de la polio qui règne en matriarche dans son hôtel particulier, écrit des ouvrages sous divers pseudonymes et devient orthophoniste, un grand-père médecin qui déteste le sang et qui, juif pendant la seconde guerre mondiale, simule sa fuite pour se cacher dans l'entresol, un oncle (Christian Boltanski, le plasticien) travaillant des boules de pâte à modeler, d'un père qui le premier s'émancipe de la famille-cocon (Luc Boltanski, le sociologue)...

Un microcosme replié sur lui-même, pas tout à fait imperméable à la vie sociale (on croise André Breton) mais, bien que niché autour d'une mère qui protège, isole, cache, va développer la créativité de ses hôtes. Les parties du livre s'agencent autour du plan de la maison, révélant les anecdotes, racontant quelques secrets à peine dévoilés...

J'ai été très agréablement surprise par cette lecture, un peu désarçonnée par la multiplicité des dissimulations, mais j'ai dévoré les 344 pages, fascinée par cette famille hors du commun ! Pour compléter, ce lien intéressant ICI
Merci aux éditions Stock de m'avoir permis cette lecture en avant-première !

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