Mousseline la sérieuse - Sylvie YVERT

éd Héloïse d'Ormesson - parution janvier 2016 - 336 pages

Ce qu'en dit l'éditeur :
Venise, 1850. La duchesse d’Angoulême, fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette, entreprend, au couchant de sa vie, de raconter la singulière histoire qui est la sienne.
Née en 1778, la jeune princesse mène une enfance heureuse au château de Versailles. Mais le 14 juillet 1789, son univers bascule dans les ténèbres de la nuit révolutionnaire. Commence alors pour Marie-Thérèse Charlotte de France un parcours tragique. Son père, sa mère, sa tante sont décapités ; son dernier frère, Louis XVII, meurt peu après. Unique survivante du Temple, son avenir sera ponctué de deuils, d’exils et de trop éphémères bonheurs.
D’une plume délicate et poignante, Sylvie Yvert se glisse dans les pas de Madame Royale et donne voix à cette femme au destin hors du commun qui traversa les événements avec fierté et détermination. Une plongée dans cette histoire de France que nous croyons connaître.

Née à Paris, Sylvie Yvert a été chargée de mission au Quai d’Orsay puis au ministère de l’Intérieur avant de se consacrer à la photographie. En 2008, elle publie Ceci n’est pas de la littérature, recueil de critiques littéraires, aux éditions du Rocher. 

Ce que j'en ai pensé:

Survivre à l'horreur :
Marie-Thérèse Charlotte de France, fille aînée de Louis XVI et de la détestée Marie-Antoinette, est emprisonnée dans la prison du Temple et survivra à ses parents, décapités sur jugement du tribunal révolutionnaire, et à son petit-frère, le dauphin Louis XVII, mort de maladie à dix ans.
Le roman calque sa trame sur le récit de Madame Royale, survivante de la Révolution et de la Terreur et propose sa version des évènements qui ont bouleversé l'histoire de France et introduit la République.
Au-delà des scènes d'horreur et de cruauté, Sylvie Yvert révèle ce qu'aurait pu être la personnalité et l'avenir de l'héritière du trône de France si la loi salique n'avait trouvé à s'appliquer.  

Exil et résilience :
Un destin hors du commun, marqué par l'exil, servi par une narration sobre et élégante, dont les accents ont ceux de la sincérité. Mousseline la sérieuse dévoile la personnalité d'une femme blessée à l'incroyable faculté de résilience et de pardon (les vertus chrétiennes enseignées dès le plus jeune âge, le non-désir de vengeance n'empêchent pourtant pas une certaine forme de rancune), la combativité forcent le respect. Si l'histoire n'a retenu qu'une froideur apparente l'auteur nous dévoile ici une sensibilité et une pudeur de sentiments, exacerbés par le goût de la solitude, qui donnent à l'héroïne un visage plus doux que celui qu'on imaginait.

Au final, Mousseline la sérieuse est un roman délicat, bien qu'il relate une vie tragique, et ressemble souvent à une biographie tant il est érudit et bien documenté, même s'il accuse quelques longueurs. 

Mon article sur le site de l'Express est ici !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire